Les amis du Patrimoine de Lapeyre

Objectif

Le village de Lapeyre possède un patrimoine exceptionnel non mis en valeur et surtout méconnu ! Patrimoine remontant au X et XI siècle avec notamment le site de Saint Caprais qui a fait l'objet d'une publication dans les annales du midi "Documents sur quelques églises du Rouergue (XIe et XIIIe siècles) ", d'André Soutou .

(1914 -2003 : archéologue, linguiste et historien). Sur ce site de St Caprais, le village possède le plus vieux tympan sculpté du Rouergue !

Une autre particularité les ruines d'une église Saint-Sauveur, à priori la seule église du Rouergue possédant un plan basilical ! Travail repris par Jean Poujol, (archéologue historien - membre de notre association), notamment au travers ses diverses publications dont la dernière "Vallis Sorga".

Bref historique:

Tout l’été, les portes de l’église ont été ouvertes permettant l’accès aux villageois, aux estivants et visiteurs pour le plus grand bonheur des aînés du village. Les 4 responsables ont pu vérifier à quel point les villageois sont attachés à leur église et au patrimoine du village en général. Cela s’est encore vérifié avec un apéritif sur le parvis de l’église rassemblant plus de 80 personnes toutes tranches d’âge confondues au mois d’aout 2023. C’est ainsi que l’idée de créer une association est née le 17 novembre 2023 lors d'une Assemblée Générale constitutive.
Un constat a été vite dressé aidé par une peintre spécialisée (restauration du patrimoine) sur la nécessité de reprendre la peinture de l’église dans son ensemble actuellement victime de l’humidité. Un compagnon maçon a d’ailleurs validé ce constat.

Cet édifice qui renferme quelques éléments classés, est l’écrin d’un des trésors Lapeyrois : « La vierge et l’Enfant Jésus ». Statue, sculptée dans un bloc monolithe de marbre blanc de Carrare par Carl Johann Steinhaus, qui obtint le prix de Rome en 1861. A ce moment la petite histoire rejoint la grande, avec un fils de la région (Louis Testory), qui fut aumônier militaire dans les armées de Napoléon III, et fut nommé chanoine à Saint-Denis. Il mit une vingtaine d’années pour transférer cette œuvre du Louvre à l’église de Lapeyre en 1880.

De fil en aiguille, aidé par les ainés du village, différents monuments se sont glissés dans le périmètre de l’association, calvaires, croix, pont vieux, une reproduction de la grotte de Lourde datant des années 1880…Puis l’incontournable site de Saint Caprais a rejoint un premier inventaire à prendre en charge par l’association.

Le prieuré Saint-Caprais aurait été donné à l'abbaye Saint-Victor de Marseille en 1058, puis rattaché à l'abbaye de Vabres en 1127. L'église serait en ruines au 15e siècle. Si Le tympan sculpté peut dater du 12e siècle, ce qui subsiste de l'église est difficilement datable : peut-être du 12e ou du 13e siècle, un culot mouluré et orné de petites feuilles et l'arc qui le surmonte appartenant peut-être au 14e siècle.

Sur ce site se trouve également la tombe d'Elisabeth Medora Leigh-Byron, fille de lord Byron et épouse Taillefer, décédée en 1849. Source : Inventaire patrimoine de la région.​

Ce site a fait l’objet de recherches et d’une publication aux Annales du midi par André Soutou – « Documents sur quelques églises du Rouergue (XIe et XIIIe siècles) » disponible sur le site persee.fr.
Du site de St Caprais, nous avons une vue splendide sur le village, et notamment sur d’autres vestiges :

  • Les restes de l’ancien château de Lapeyre ayant abrité une chapelle castrale,
  • Les murs de l’église Saint-Sauveur, apparemment la seule église du Rouergue avec un plan basilical,
  • La tour de Nonenque, dont la construction a été ordonnée par une abbesse du couvent royal de Nonenque situé sur une commune voisine.

Par défaut nous classons dans le patrimoine les édifices religieux, les châteaux, mais nous faisons l’impasse peut-être trop souvent sur le patrimoine industriel.

Toujours de ce point de vue, nous pouvons admirer l’ancienne filature Colbert créée pour traiter en local la laine de mouton pour les manufactures royales de Lodève. Usine reprise plus tard par Jules Reynés, puis louée à son fils Emile et son gendre Henri Michel.

C’est dans notre bassin de vie que l’électricité a pris naissance  en Aveyron, avec la création de l’entreprise Sorgues et Tarn ! Le pionnier en est Henri Michel qui eut l’idée de proposer aux Caves et producteurs réunis de Roquefort un équipement de chambres frigorifiques, compresseurs et moteurs ainsi que l’énergie nécessaire. 
Pour produire de l’électricité en 1902, Michel et son beau-père Reynès, petits industriels du textile, mirent en chantier un barrage sur la Sorgue alimentant des installations de production à Cinzelles, commune de Versols-Lapeyre. L’énergie produite devait permettre d’abord d’éclairer Roquefort et d’y installer des chambres frigorifiques à partir de septembre 1904 (source occitant-aveyron.fr).

C’est sans parler de l’exploitation du plâtre à Lapeyre.